HISTOIRE DE LORMES
I- Période gallo-romaine
Les origines de
Lormes datent sans doute de 1500 ans. En effet, le pays que quelques
archéologues croient être Castrum Maternense ou Elebromense, a sans doute vu
naître à Marné, St Eptade, au Ve siècle, premier abbé de Cervon; une villa
romaine s’éleva près de l’ancienne voie romaine reliant Autun à Orléans par
Lormes et Entrains. Selon l’abbé Baudiau “des tronçons de colonnes de marbre,
des débris de vases antiques, les restes d’une mosaïque, des médailles des empereurs
Trajan, Commode, Septime-SévèreAuré1ien, Constance-Chlore, Gratien, Titus, en
sont des témoins irrécusables, ainsi d’ailleurs qu’une statuette gallo-romaine
et une tête d’impératrice en bronze, trouvées sur la “Montagne de la Justice” et détenues à
l’heure actuelle par le Musée d’Avallon.
II - Période moyenâgeuse
Erigée en paroisse
avant le Xe siècle, on retrouve mentionné le nom de Lorma en 1085 dans la Gaula Christiana. L’église Ecclésia de Ulma, fut donnée au
prieuré naissant de La
Charité-sur-Loire.
On trouve ensuite indiqués les noms de Castrum de Ulmo en 1157, de Ulma et
Ulmus en 1300 dans les archives de la
Nièvre et de l’Orme en 1420.
Bien que Lormes ait connu une certaine importance aux diverses époques
précédentes, son importance, sa croissance et son renom datent de
l’affermissement du pouvoir royal des premiers Capétiens.
Lormes devint une importante baronnie, dont les seigneurs n’avaient pour suzerain
que le comte de Nevers, en dehors du roi de France.
SEGUIN (Seguinus ab Ulmo), seigneur de Lormes et de Château-Chinon vivait à la
fin du XIe siècle on trouve sa trace dans un acte de donation d’une de ses
terres au comte de Nevers en 1086 ; à la suite du concile de Clermont en 1095
et des prédications de Pierre l’Ermite, participa à la première croisade de
1096 à 1099 en Palestine. Il vivait dans un château féodal situé à
l’emplacement de l’ancienne villa romaine, dans l’actuel quartier dit du “vieux
château”. Les chroniqueurs du siècle dernier pensent qu’il fut le fondateur de
l’église.
Lui succéda son fils HUGUES 1er qui en 1146
comme la plupart des seigneurs du Morvan se rendit à l’assemblée de Vézelay, où
St Bernard prêcha la deuxième croisade ; il revint en 1153, et du consentement
de sa femme Parisie, de Hugues et Seguin ses fils, il donna à l’abbaye de
Régny, certains droits de pacage dans sa terre de Lormes, en action de grâces
de son heureux retour. HUGUES II de BLAIN, nom qu’il porta du vivant de son
père, devint à son tour baron de Lormes et de Château-Chinon.
En 1177, avant de partir en pèlerinage en Palestine, il fit doter
plusieurs abbayes et monastères environnants du consentement de son épouse
Aremburge, de Seguin, Hugues et Adelis ses enfants, il donna à l’abbaye de
Régny les terres, prés et bois de Cerault, près Planchez (on situe aussi à
cette époque les fondations de la “Maison-Dieu”, établissement de charité situé
faubourg St-Jacques, et de la “léproserie de Saint-Lazare” située sur le chemin
de la Vallée
au lieu-dit actuel la
Maladrerie).
En 1190,
Seguin et Hugues ses fils, allèrent à Vézelay où Philippe-Auguste et Richard
Coeur de Lion prêchèrent une croisade pour reprendre Jérusalem à Saladin.
Hugues II de Blain ne repartit pas. Son fils Hugues revint seul en 1193, Seguin ayant trouvé la mort en
terre sainte. Décédé lui-même avant son père Hugues II, ce fut à son fils que
revint le titre sous le nom de HUGUES III, qui hérita des terres de
Château-Chinon de son oncle Seguin et de sa tante Adelis. Seul le fils de Hugues
II ne fut point baron de Lormes et le titre sauta d’une génération. Hugues III
fut l’un des plus puissants barons du Nivernais, il était déjà seigneur de
Lormes et de Château-Chinon en partie lorsque la mort de ses oncles et tante
sans postérité lui donna toutes leurs possessions et le rendit l’un des plus
riches gentilshommes de son temps.
Le 25 juillet 1214, Hugues III “homme de tête et de résolution, le plus
riche, le plus puissant et le plus généreux des seigneurs du Morvan” combattit
vaillamment au coté de Pierre de La Tournelle à la Bataille
En 1217, il
se reconnaît homme-lige (vassal) de Hervé de Donzy, comte de Nevers, seigneur
d’Auxerre, en 1219, il participe à
la croisade contre les Albigeois.
En 1223, il est à Druye les Belles Fontaines, le jour de l’Assomption où
il signe avec les autres barons présents, l’acte d’affranchissement que la
comtesse Mahaut accorde à ses sujets d’Auxerre ; peu de temps après son retour,
il affranchit alors les habitants de Lormes, qui, devenus libres, s’érigèrent
en commune et se donnèrent des échevins et un corps municipal composé de 12
notables pour administrer les affaires de la communauté.
L’histoire locale n’a pas retenu leurs noms, les seuls connus remontent à 1620,
année de l’établissement de l’Etat Civil local. Sous son administration, furent
érigés les remparts, percés de trois portes et flanqués de 21 tours qui
subsistèrent quelque 500 ans jusque sous Louis XIV.
En 1235, il fonda la première maison de chartreux du diocèse,
établissement qui porta le nom de “Ste Marie du Val Saint-Georges” et qui fut
construite sur une portion de la forêt d’Espesse que les moines défrichèrent, à
un kilomètre au Sud de Pouques. Il donna un étang, des près, un moulin des
droits d’usage de bois (de feu et charpentes) ; il interdit l’approche aux
femmes, la chasse, et toute redevance de l’établissement. Habitée de 15
religieux sous les ordres d’un prieur, la chartreuse prospéra rapidement, et ce
jusqu’en 1792, où elle fut emportée par la tourmente révolutionnaire.
En 1236,
Hugues III, décédé, fut enterré dans la chartreuse qu’il avait fondée. De sa
femme Helvis de Montbard, il n’eut qu’une fille, Elvis. Ainsi se termina la
lignée des premiers barons de Lormes. Elvis de Lormes apporta en mariage la
baronnie de Lormes, la châtellenie de Château-Chinon, les seigneuries de
St-Martin-du-Puy, St-Parize-le-Châtel et autres, à DREUX 1er de MELLO, seigneur
de Breschard. Il confirma les pieuses fondations de sa femme, légua des terres
lormoises à l’abbaye de Régny en 1248,
puis suivit Saint-Louis en Egypte et en Palestine ; il mourut en 1252. De sa femme Elvis, il avait trois
enfants Isabelle, Guillaume et DREUX II qui lui succéda. Il épousa Elvis, fille
d’Anséric IX de Montréal et Marie de Garlande, comtesse de Grand-pré, dont il
eut, entre autres, DREUX III. Il mourut en 1282.
Son fils DREUX III qui lui succéda, fit une illustre alliance en épousant
Eustachie de Luzignan, fille de Geoffroy et Jeanne de Chatellerault, qui lui
apporta plusieurs seigneuries et une illustre parenté : elle était en effet
cousine d’Edouard d’Angleterre.
Grâce à ceci, tout jeune baron, il fut Chevalier banneret. Il eut trois enfants
Jeanne, Mathieu et Dreux IV. Il est mort le 23 avril 1310. DREUX IV avait
participé au côté de son frère et de Erard de St Vérain à la guerre privée qui
opposa celui-ci à Odoard de Montaigu. Philippe Le Bel ayant interdit les
guerres privées, et cela malgré la victoire où il se comporta en héros,
l’envoya en prison à St Jean en l’Isle près de Corbeil. Dreux IV fut marié deux
fois, de ces deux mariages naquirent deux filles ; avec Jeanne de Toucy, fille
d’Othon amiral de France, il eut Jeanne ; puis, veuf, il se remaria avec
Eléonore de Savoie dont il eut Marguerite. Il mourut en 1328.
A la lignée des Mello succéda alors la Maison de Brienne.
Jeanne
avait épousé en 1319, RAOUL Ier de BRIENNE, dit de Nesle, duc d’Athènes, comte
d’Eu et de Guines, seigneur de Lormes et de Château-Chinon. Il fut connétable
de France en 1330 par Philippe VI de Valois. Il dut à sa haute charge de
participer à un tournoi donné en l’honneur du mariage du duc d’Orléans ; il y
fut blessé d’un coup de lance et en mourut en 1344. Il eut trois enfants Marie d’Eu (morte sans postérité) Jeanne
d’Eu et RAOUL II qui hérita de tous les titres et biens de son père. En 1346,
fait prisonnier à Caen par les Anglais, il n’est libéré qu’en 1350 contre rançon de 80 000 écus
Dupleix en ayant pour cela signé un traité avec Edouard d’Angleterre, ce qui le
fait soupçonner de trahison. Le 15 novembre, il est arrêté à Paris en son hôtel
de Nesle, et condamné le 17, sans procès, à avoir la gorge tranchée. A minuit,
il est exécuté. A sa mort, le roi confisque tous ses biens. La seigneurie de
Lormes est abandonnée à sa soeur Jeanne, épouse de GAUTHIER IV de Brienne, duc
d’Athènes, qui en jouit par indivis avec Jean III de CIHALONS (oncle de sa
femme) jusqu’au 5 octobre 1335 où ils se partagèrent la baronnie de Lormes.
Fait connétable de France en mai 1356,
il fut tué à la bataille de Poitiers en septembre 1356.
La Duchesse Jeanne lui survécut jusqu’en 1389
et légua ses terres d’une part à Guy de la Trémouille et à Jean de
Chalons, mais Charles VI, le roi,
L’essentiel de la
ville, la rue Martay, le faubourg St-Alban (qui forment la rue Paul Barreau
actuelle) et l’église, appartinrent à Jean III de Chalons auquel Gauthier IV de
Brienne avait donné le choix pour l’amener au partage.
On peut donc considérer que la maison de Lormes-Châlons fut ensuite la
principale baronnie de Lormes, à laquelle fut rattachée l’évolution de la
ville.
Ses armes étaient “De gueules à une bande d’or”. La maison de Chalons,
descendait des comtes de Bourgogne et de Chalons-sur-Saône, issus eux-mêmes des
ducs de la province. Après le partage, Jean III de Chalons bâtit le château qui
porte son nom en 1356. De ses cinq enfants HENRI de CHALONS le reçut en
héritage. En 1395 il reçut foi et
hommages de Guillaume de Chastellux pour Montcrecon. Il est mort sans
postérité, en 1397 dans la guerre contre les Turcs. Son héritier et
neveu Jean IV de CITALONS, fils de Hugues baron de Vitteaux, fut nommé
lieutenant général au duché et comté le Bourgogne par le roi Philippe Le Hardi.
En 1369 il épouse Jeanne de Baux, fille unique de Raymond V, prince
d’Orange, dont il eut cinq enfants Louis, l’aîné, continua la branche des
princes d’Orange ; Jean V, le puîné, fut baron de Lormes, de Vitteaux, de
l’Isle (sur Serein) et comte de Joigny il confirme le Val St Georges en 1441,
puis rend foi et hommages au comte de Nevers en 1443. En 1459, le bailli de Varzy vient saisir son château, qui est brûlé en 1467 mais reconstruit peu après. Il avait épousé Jeanne de la Trémouille, dame de
Pierre-Perthuis qui lui laissa quatre fils :
Joachin II d’Inteville leur succède, chevalier de l’ordre du roi, gentilhomme
ordinaire de sa chambre, conseiller au parlement de Paris, capitaine de 100
hommes d’armes, baron de Lormes, de Grignon, de Briet, de Spoy. Il fut le
dernier héritier direct de la maison de Chalons. En effet, il cède en 1629
ses seigneuries à Charlotte de Bussy d’Inteville qui en jouit jusqu’en 1645.
Elle les vend à son tour à Jean, marquis de MESGRIGNY, chevalier vicomte de
Troyes, conseiller du roi en tous ses conseils, président du parlement de
Provence, qui fut seigneur de Lormes jusqu’en 1675. Il eut deux enfants
Charles-Hubert et Gabrielle de MESGRIGNY qui possédèrent la baronnie par
indivis. Le premier est mort en 1732 après avoir légué ses droits à sa
soeur et à ses neveux. On sait que Lormes-Chalons appartint en 1747 à
Léon LE BOUTILLIER, comte de Beaujeu, seigneur d’Aix-les-Angillon. Puis il
appartint au comte de Blangy. Sans doute sont-ce là les enfants de Gabrielle de
Mesgrigny. Le comte de Blangy vendit la terre de Lormes-Châlons en 1772 à
Joseph-François Le Lièvre, marquis de La Grange, commandeur de l’ordre royal de St Louis,lieutenant général des armées du roi.
En 1785, il fait dresser les plans des anciens murs de Lormes par Louis
BARBIER, arpenteur royal. Le 6 août 1786 il donne l’autorisation de
démolir la Halle. En1792 on le retrouve lieutenant général des armées de la République. Ses
enfants lui succédèrent, le marquis de La Grange
Histoire de lormes - Quid - Wikipédia
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